Il fut un temps où, émissions de radio et télé, manuels scolaires et enseignes de commerce exaltaient la langue française par le soin qui s’y prenait dans le choix des mots.
Toutes les langues sont belles, pourvu qu’on accède à leurs richesses sémantiques. Moins d’adeptes de la trempe de Muriel Gilbert ou de feu Jean d’Ormesson pour chanter les délices et les histoires d’amour pour le français.
Ce dont il est question, va au-delà du désintérêt pour les recoins de la langue. Il s’agit de la pure disparition d’un grand nombre de langues maternelles sous la pression d’une société moderne qui s’uniformise et gomme les aspérités linguistiques qui fondent pourtant l’ADN culturel des régions locales. Quid des sagesses que celles-ci renferment. Le phénomène n’est pas nouveau ! On pense que ces langues locales ont finalement très peu à nous apporter.
Attention, les statistiques sont renversantes car la quasi totalité de la population mondiale ne parle à présent que 4% des 6000 langues répertoriées. Puis, un rapport de l’unesco reconnaissant le génie unique de chacune d’elles, rappelle que : « … la maîtrise des langues, quelles qu’elles soient, peut apporter une réponse aux questions fondamentales de demain »
À l’ère du communiquer vite, communiquer avec la ma masse, communiquer à l’autre bout du monde, le fermier romanche des agglomérations de Ilanz dans les Grisons en perd son latin. Idem en France pour le poitevin-saintongeais par exemple, qui vit ses derniers soubresauts le long des régions ouest.
En écoutant les conversations de mes amis suisse-romands, il leur arrive, d’emprunter un ou deux lexiques à leurs patois. Oui, ça fait vieux monde mais on peut en apprécier la beauté même si franchement, je n’y vois que du feu!..rires… Entre les « il y a de la ponasse », « un boguet », « cramine », « un juif »…etc utilisés en baroud d’honneur pour sauver ces patrimoines plus que jamais menacés, le jeu n’en vaut-t-il pas la chandelle ?